Pour moi, chaque jour est le seul jour. Chaque minute, la seule minute.
A ce moment précis, je me demande si j'ai fait quelque chose de bien ou de mal.
Alors que maintenant, à cet instant précis, tout me paraît clair ! Très clair !
Mais que vient-il de se passer ? Je ne sais pas. C'est comme si je me réveillais d'un rêve, mais dont je ne me rappelle rien !
Théâtre à cru / création 2012
Théâtre, chant, musique, vidéo et dessin
A partir de 8 ans
Durée : 1h00
A l'origine de ce projet, il y a la rencontre de deux univers. Celui d'un auteur japonais, Yoko Ogawa, qui mêle avec fluidité l'imaginaire et l'intimité, particulièrement dans son roman La formule préférée du professeur, et celui, plus scientifique, que propose le neurologue Olivier Sacks dans son ouvrage intitulé L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau, dans lequel le syndrome de Korsakoff est exposé. Le point commun de ces deux univers est la mémoire, ou plus exactement l'amnésie, qui constitue le sujet principal de J'avance et j'efface.
J'avance et j'efface repose sur l'énigme d'une mémoire qui part aux oubliettes : celle de Stirs, 9 ans, n'excède pas 3 minutes. Il grandit et apprend à vivre sans souvenir, loin des siens, aux côtés de sa nourrice japonaise Asaki, qui fait le pari de l'accompagner dans cette marche où chaque pas efface le précédent. Avec malice, chacun à leur manière, Stirs et Asaki doivent développer astuces et stratagèmes pour déjouer les pièges de l'oubli et entretenir sans relâche la tendresse qui les unit. Sur quoi construire ce lien avec une mémoire en fuite, dans un monde sans cesse remis à neuf ?
Nous voulons traduire la richesse et la complexité de cette relation en jouant avec la combinaison des disciplines, mais aussi prendre ce défaut de mémoire avec humour : donner l'illusion d'une histoire qui s'invente au fur et à mesure, nous amuser d'une vie où tout a toujours le goût de la première fois.
A l'image de la mémoire de Stirs, la mise en scène joue avec les disparitions : celles des objets, d'une boucle de musique, d'un interprète... Nous avons construit une création qui puisse donner l'illusion que les choses s'inventent sous nos yeux, au fur et à mesure que l'histoire progresse, et où les différents niveau de narration, d'adresse et de construction théâtrale s'emboîtent et se chevauchent : un théâtre en forme de poupées russes.
Nous avons cherché une scénographie qui aille dans ce sens. Le plateau s'organise entre espaces d'invention et d'élaboration à vue (ateliers photographique et vidéo, table à dessin et storyboard, espace de concert mobile) et lieux de l'histoire (l'appartement de la nourrice, des rues japonaises).
Nous souhaitons que tous les médias employés soient au service de l'instant théâtral. Le jeu emprunte au clown son rapport à l'immédiateté et son habileté à distordre la narration. Le clown joue à jouer. Il sait que vous savez qu'il joue, et il le fait ! "Comme si de rien n'était."
Alexis ARMENGOL : écriture, conception et mise en scène
Claudine BASCHET : interprétation
Laurent SERON-KELLER : interprétation
Shih Han SHAW : interprétation et création dessin - animation
Franck TERNIER : interprétation, création et réalisation vidéo - animation
ou Mélanie LOISEL : interprétation et vidéo
Camille TROPHÈME : interprétation, piano, chant et composition musicale
François BLET et Rémi CASSABÉ : création et régie lumière
Linda BOCQUEL : réalisation costumes
James BOUQUARD : scénographie
Frédéric DUZAN, dit ZED : création et régie son, composition musicale
Audrey GENDRE : diffusion, création et réalisation costumes
Marie LUCET : production
Isabelle VIGNAUD : administration
Matthieu VILLOTEAU : régie son
Coproductions : Centre dramatique régional de Tours / Théâtre Romain Rolland - Villejuif / La Halle aux Grains - Scène nationale de Blois / Théâtre Paul Eluard - Choisy-le-Roi
Soutiens et accueils en résidence : Le Rayon Vert, scène conventionnée de Saint-Valéry-en-Craux / Créa - Festival MOMIX - scène conventionnée Jeune Public d'Alsace - Kingersheim
Soutiens : Fondation Ecart Pomaret, l'Institut Français, la Région Centre, le Volapük (Tours). Avec l'aide à la création du Conseil Général du Val-de-Marne et l'aide à la production d'Arcadi. Merci à la ville de Takamatsu et au Kijimuna.